ACV (Accident cérébrovasculaire) : que faire en cas d’urgence

Chaque année, des milliers de Québécois sont touchés par un accident cérébrovasculaire, communément appelé AVC ou ACV. Cet événement médical grave survient lorsqu’une partie du cerveau cesse d’être irriguée correctement par le sang. Sans oxygène, les cellules cérébrales meurent en quelques minutes — d’où l’importance d’une intervention rapide. Reconnaître les signes d’un ACV et savoir quoi faire peut littéralement sauver une vie ou limiter les séquelles permanentes.

Qu’est-ce qu’un ACV ?

Un accident cérébrovasculaire se produit lorsqu’un vaisseau sanguin du cerveau est obstrué (ACV ischémique) ou se rompt (ACV hémorragique).

• L’ACV ischémique représente environ 80 % des cas : il est causé par un caillot de sang qui bloque la circulation.

• L’ACV hémorragique, plus rare, survient lorsqu’un vaisseau éclate, provoquant un saignement dans le cerveau.

Dans les deux cas, la circulation sanguine vers une zone du cerveau est interrompue, privant les cellules d’oxygène. Ces cellules meurent rapidement, entraînant des troubles moteurs, de la parole ou de la vision selon la région touchée.

Comment reconnaître un ACV : les signes à surveiller

L’acronyme VITE (ou FAST en anglais) permet de se souvenir des symptômes les plus fréquents :

• V – Visage affaissé : la bouche ou un œil tombe d’un côté lorsque la personne tente de sourire.

• I – Incapacité à lever les bras : un des deux bras tombe ou est plus faible.

• T – Trouble de la parole : la personne parle difficilement, de façon confuse ou ne trouve plus ses mots.

• E – Extrême urgence : composez immédiatement le 911.

D’autres signes possibles :

• Perte soudaine de la vision d’un œil.

• Engourdissement ou faiblesse d’un côté du corps.

• Étourdissement, perte d’équilibre ou de coordination.

• Mal de tête intense et soudain, sans cause connue.

Même si les symptômes disparaissent après quelques minutes, il peut s’agir d’un AIT (accident ischémique transitoire), un avertissement d’un ACV plus grave imminent. Il faut consulter immédiatement.

Que faire si vous soupçonnez un ACV ?

1. Appeler les services d’urgence (911) sans délai

Chaque seconde compte. Ne tentez jamais de transporter la personne vous-même à l’hôpital : les services préhospitaliers peuvent débuter le traitement dès leur arrivée et acheminer la victime vers un centre spécialisé (p. ex. un centre de traitement de l’AVC désigné par le MSSS).

2. Observer et noter les symptômes

Notez l’heure à laquelle les symptômes sont apparus — c’est une information cruciale pour les intervenants, car certains traitements comme la thrombolyse doivent être administrés dans un délai précis (environ 4,5 heures après le début des signes).

3. Rassurer et positionner la personne

• Aidez-la à s’asseoir ou à s’allonger avec la tête légèrement surélevée.

• Ne lui donnez ni nourriture, ni eau, ni médicament, car la déglutition peut être altérée, augmentant le risque d’étouffement.

• Desserrez ses vêtements pour faciliter la respiration.

• Surveillez ses signes vitaux et restez auprès d’elle jusqu’à l’arrivée des secours.

4. Si la personne perd conscience

• Vérifiez la respiration et le pouls.

• Si elle ne respire pas, commencez la réanimation cardio-respiratoire (RCR) si vous êtes formé.

• Si elle respire, placez-la en position latérale de sécurité (PLS) pour éviter l’étouffement en cas de vomissements.

Ce qu’il ne faut pas faire

• Ne pas attendre que les symptômes passent.

• Ne pas administrer d’aspirine sans avis médical — dans le cas d’un AVC hémorragique, cela pourrait aggraver le saignement.

• Ne pas laisser la personne seule.

Après l’ACV : l’importance du suivi et de la réadaptation

La récupération après un ACV varie selon la gravité et la rapidité de la prise en charge. Une réadaptation peut inclure :

• Physiothérapie : pour retrouver la mobilité.

• Orthophonie : pour réapprendre à parler et à avaler.

• Ergothérapie et soutien psychologique : pour retrouver l’autonomie et la confiance.

Un suivi médical étroit est nécessaire pour prévenir une récidive (contrôle de la tension artérielle, du cholestérol, du diabète, arrêt du tabac, etc.).

Prévenir l’ACV

Certaines habitudes diminuent considérablement le risque :

• Maintenir une tension artérielle normale (contrôler régulièrement sa pression).

• Adopter une alimentation équilibrée pauvre en sel et en gras saturés.

• Faire de l’activité physique régulièrement.

• Éviter le tabac et limiter l’alcool.

• Gérer le stress et suivre son médecin en cas de diabète ou de troubles cardiaques.

Conclusion

L’ACV est une urgence médicale où chaque minute sauve des neurones. Reconnaître les signes, composer rapidement le 911 et adopter les bons gestes peut faire toute la différence entre une récupération complète et des séquelles graves.
Former les secouristes, les collègues de travail et les proches à reconnaître les symptômes d’un ACV fait partie intégrante d’une culture de prévention en santé et sécurité au Québec.

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Pour plus d’informations sur les premiers secours en milieu de travail et les exigences de la CNESST, vous pouvez également consulter le site web de la CNESST : 

https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/prevention-securite/secourisme-en-milieu-travail/materiel-premiers-secours