Pansements

Comment choisir le bon pansement et soigner une plaie en 5 étapes

Comment choisir le bon pansement et soigner une plaie en 5 étapes

En contexte professionnel, à la maison ou lors d’activités de plein air, le traitement adéquat d’une plaie est une compétence essentielle qui contribue directement à la prévention des infections, à la réduction des complications et à une guérison optimale. Ce guide, fondé sur les bonnes pratiques en soins des plaies recommandées par des organismes tels que Plaies Canada et la CNESST, présente une démarche simple, rigoureuse et adaptée au contexte québécois pour traiter une plaie en cinq étapes, tout en choisissant le pansement approprié.


1. Évaluer la nature et la gravité de la plaie

Avant toute intervention, il est primordial de procéder à une évaluation rapide et précise de la blessure. Cela permet de déterminer les mesures à prendre et de choisir le matériel adéquat.

Les éléments suivants doivent être analysés :

  • Type de plaie : éraflure, coupure, lacération, plaie perforante ou avulsion.

  • Profondeur et étendue : une plaie superficielle peut souvent être traitée localement, tandis qu’une plaie profonde ou large peut nécessiter des soins médicaux.

  • Présence de corps étrangers : sable, gravier, échardes ou autres débris doivent être retirés avec précaution.

  • Saignement : évaluer la quantité, la vitesse et si le saignement s'arrête avec une pression légère.

⚠️ Toute plaie présentant un saignement persistant, une atteinte profonde, une exposition de tissus internes ou une suspicion de contamination sévère devrait être évaluée par un professionnel de la santé.


2. Nettoyer la plaie de façon rigoureuse

Le nettoyage est une étape cruciale pour prévenir l’infection. Il doit être effectué immédiatement après l’évaluation.

Procédure recommandée :

  • Se laver les mains avec de l’eau et du savon ou utiliser une solution hydroalcoolique.

  • Mettre des gants non stériles pour éviter toute contamination.

  • Nettoyer la plaie avec de l’eau tiède sous pression douce ou à l’aide d’une solution saline stérile. Éviter les jets puissants.

  • En cas de souillure importante, un antiseptique doux (ex. : solution à base de chlorhexidine) peut être utilisé. Éviter l'usage d'alcool ou d’iode sur les plaies ouvertes, car ils sont irritants pour les tissus vivants.

  • Assécher délicatement la peau autour de la plaie à l’aide d’une compresse stérile.


3. Maîtriser le saignement (au besoin)

Pour les plaies saignantes :

  • Appliquer une pression directe avec une compresse stérile pendant quelques minutes.

  • Surélever la zone blessée (si possible) pour diminuer la pression sanguine locale.

  • Une fois le saignement contrôlé, il est possible de poursuivre le traitement.

Dans les milieux industriels ou éloignés, il est pertinent d’avoir accès à un pansement compressif, voire à un garrot tactique si les risques d’hémorragie majeure sont présents, notamment en forêt ou en milieux isolés.


4. Sélectionner le pansement le plus approprié

Le choix du pansement doit tenir compte de la localisation de la plaie, de son niveau d’exsudat, de sa profondeur et du niveau de friction auquel la zone est exposée.

Voici une classification des pansements les plus utilisés :

Type de pansement Indications principales
Pansements adhésifs standard (ex. : 1”x3”) Coupures et éraflures mineures, particulièrement sur les doigts, bras ou jambes.
Compresses stériles + bande de gaze Pour les plaies plus larges ou exsudatives. Permet un changement fréquent et un bon contrôle de l’humidité.
Pansements hydrocolloïdes Plaies peu exsudatives, ampoules, escarres superficielles. Favorisent la cicatrisation en milieu humide.
Telfa (pansement non-adhérent) Pour les brûlures, plaies abrasives ou lorsque l’adhésion pourrait arracher les tissus lors du retrait.
Films transparents semi-perméables Plaies superficielles, propres, sans exsudat important. Permettent une surveillance visuelle de la guérison.
Pansements compressifs Saignement actif ou en prévention d’hématome ou d’œdème.

🎯 Rappel : Un pansement mal adapté peut retarder la guérison, causer des douleurs inutiles ou favoriser une surinfection.


5. Surveiller l’évolution et remplacer le pansement au besoin

Une fois la plaie couverte, le travail ne s’arrête pas là. Une surveillance quotidienne est essentielle pour s’assurer d’un processus de cicatrisation optimal.

Consignes de suivi :

  • Changer le pansement quotidiennement ou dès qu’il est souillé ou humide.

  • Observer l’apparition de signes d’infection : rougeur étendue, chaleur locale, écoulement purulent, douleur croissante, fièvre.

  • Ne pas appliquer de crème ou onguent sans indication médicale, sauf produits spécifiques recommandés en premiers soins (ex. : Polysporin pour usage local limité).

  • Laisser la plaie à l’air libre uniquement lorsque la croûte est formée et que le risque d’infection est écarté.


Conclusion

Une gestion efficace des plaies repose sur des gestes simples, mais précis : évaluer, nettoyer, maîtriser le saignement, panser et surveiller. Le choix d’un pansement approprié est un facteur déterminant dans le processus de guérison et doit être effectué avec soin, selon la nature de la blessure.

Que ce soit à la maison, en entreprise ou en milieu éloigné, il est fortement recommandé d’avoir une trousse de premiers soins bien équipée, conforme à la norme CAN/CSA Z1220-17, contenant une gamme variée de pansements et accessoires de soin.

Pour les milieux de travail québécois, il est essentiel de se conformer aux exigences de la CNESST concernant le matériel de premiers soins et la formation du personnel en secourisme.

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Pour plus d'informations sur les premiers secours en milieu de travail et les exigences de la CNESST, vous pouvez également consulter le site web de la CNESST : https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/prevention-securite/secourisme-en-milieu-travail/materiel-premiers-secours

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