Trousse de déversement biologique : qui, quand, quoi, pourquoi et où ?

Trousse de déversement biologique : qui, quand, quoi, pourquoi et où ?

Les incidents impliquant des fluides corporels (sang, vomissures, urine, selles, etc.) peuvent survenir aussi bien dans une école que dans un restaurant, un centre de soins, un bureau ou un véhicule de transport collectif. Or, ces matières biologiques constituent un risque réel de contamination croisée et d’infection ; la CNESST classe d’ailleurs les agents biologiques parmi les six grands types de risques à contrôler en milieu de travail . Disposer d’une trousse de déversement biologique prête à l’emploi est donc une exigence de bon sens… et une bonne pratique conforme aux plus hauts standards de santé et sécurité du Québec.


1. Qu’est-ce qu’une trousse de déversement biologique ?

Il s’agit d’un ensemble compact de matériel à usage unique conçu pour contenir, nettoyer, désinfecter et éliminer rapidement un dégât de fluides corporels, tout en protégeant l’intervenant.
Notre trousse type comprend :

Quantité Équipement Rôle clé
3 paires de gants jetables en nitrile (grandeur L) Barrière de protection des mains, hypoallergène et résistante aux produits chimiques légers
1 masque plissé à attaches auriculaires Protection des muqueuses du visage contre éclaboussures et aérosols
5 serviettes à main antimicrobiennes Désinfection rapide des surfaces et des mains propres
2 rouleaux de papier essuie-tout Absorption initiale des liquides et séchage final
1 sac de poudre absorbante Gélifie rapidement les fluides pour faciliter leur ramassage sans éclaboussure
1 porte-poussière en plastique adapté Ramassage sécuritaire des matériaux souillés
1 sac rouge 60 × 92,5 cm Contenant d’élimination conforme (couleur codée) pour rejets biomédicaux

Chaque composant est pensé pour briser la chaîne de contamination — de la protection individuelle au confinement, puis à l’élimination selon les règles provinciales et municipales.


2. Pourquoi l’avoir sous la main ?

  1. Réduction du risque biologique
    Les fluides corporels peuvent transmettre des agents pathogènes (hépatites A, B, C ; norovirus ; SARS-CoV-2, etc.). Isoler et neutraliser la source dans les premières minutes réduit la probabilité d’exposition pour les employés, la clientèle et les équipes d’entretien.

  2. Conformité réglementaire et prévention
    Le Règlement sur les normes minimales de premiers secours et de premiers soins oblige l’employeur à « munir son établissement d’un nombre adéquat de trousses faciles d’accès » . Bien qu’il évoque d’abord les blessures, la même logique de prévention s’applique à la gestion des risques biologiques identifiés dans l’analyse ITEM (Individu-Tâche-Environnement-Matériel) de la CNESST .

  3. Image et confiance
    Démontrer une préparation active rassure employés, visiteurs et autorités sanitaires. En cas d’audit, la présence d’une trousse dédiée, correctement étiquetée et scellée, atteste d’une démarche de santé-sécurité proactive.


3. Qui devrait l’utiliser ?

  • Secouristes en milieu de travail : déjà formés aux premiers soins, ils sont naturellement désignés pour intervenir.

  • Personnel d’entretien ou hygiène-salubrité : souvent premier témoin d’un dégât, il doit savoir où se trouve la trousse et comment l’employer.

  • Superviseurs / responsables SST : garants de la mise à jour, de la formation et du réapprovisionnement.

Bon à savoir : La norme CAN/CSA Z1220-17, citée par le règlement provincial, recommande de désigner une personne responsable de l’inspection régulière des trousses et de la tenue d’un registre des utilisations .


4. Quand l’utiliser ?

  • Dès qu’un fluide corporel est visible, quelle qu’en soit la quantité.

  • Avant que le public ou d’autres travailleurs n’entrent en contact avec la zone contaminée.

  • Après tout événement médical (ex. malaise, vomissement) ou accident impliquant du sang.

  • Lors du transport : dans les autobus scolaires, ambulances privées, taxis adaptés ou véhicules-usine.

Une intervention rapide (idéalement dans les cinq premières minutes) limite l’empreinte du liquide et la diffusion des aérosols.


5. Où la placer ?

La CNESST préconise un délai d’accès maximal d’environ 5 minutes vers tout équipement de premier secours . Concrètement :

Milieu Emplacement recommandé
École / CPE Infirmerie, bureau d’accueil, chariot de conciergerie
Restaurant / cafétéria Zone de vaisselle ou local d’entretien, éloigné des aliments
Clinique, CHSLD Salle de soins, chariot mobile de désinfection
Bureaux ouverts Armoire SST près des toilettes ou de la cuisine
Transport collectif Compartiment scellé derrière le siège conducteur

Chaque site devrait afficher un pictogramme clair (croix verte + pictogramme « biohazard ») au-dessus de la trousse.


6. Comment intervenir : 7 étapes clés

  1. Sécuriser la zone : éloigner toute personne non essentielle, baliser si possible.

  2. S’équiper : enfiler une paire de gants, le masque et, au besoin, les lunettes de protection de la trousse de premiers soins générale.

  3. Absorber : saupoudrer généreusement la poudre sur le liquide ; attendre la gélification (10-30 s).

  4. Ramasser : utiliser l’essuie-tout pour dégrossir, puis la pelle/porte-poussière pour transférer débris et poudre dans le sac rouge.

  5. Nettoyer : appliquer les serviettes antimicrobiennes sur la surface ; essuyer avec le deuxième rouleau d’essuie-tout.

  6. Retirer les EPI : gants et masque dans le même sac rouge ; fermer hermétiquement.

  7. Éliminer : déposer le sac dans le conteneur biomédical ou suivre les directives locales pour déchets à risque infectieux.

Enfin, laver ses mains 40 s à l’eau et au savon ou avec une solution hydro-alcoolique.


7. Entretien et formation

  • Inspection mensuelle : vérifier la date de péremption de la poudre, l’intégrité des gants, le compte exact des consommables et la solidité du sac rouge.

  • Registre : noter la date, l’identification du vérificateur et les articles remplacés (exigence de « maintien propre et complet » du règlement) .

  • Formation annuelle : rappel des 7 étapes, démonstration pratique, simulation à l’aveugle (gants souillés fictifs).


8. Conclusion : un petit investissement, un grand pas pour la biosécurité

La trousse de déversement biologique représente moins de 50 $ de consommables, mais elle évite des coûts beaucoup plus élevés : fermeture temporaire de local, frais de désinfection spécialisée, déclarations d’accident, voire éclosions. En intégrant cette trousse à votre programme de prévention — identifier, corriger, contrôler — vous respectez les obligations légales et protégez la santé de tous, tout en consolidant la réputation de votre organisation.

Pour toute question sur le contenu, l’emplacement ou la mise à niveau d’une trousse, n’hésitez pas à consulter vos ressources SST ou votre distributeur de matériel de premiers soins certifié CAN/CSA.

N'hésitez-pas à nous contacter afin que nous vous conseillons de manière courtoise, rapide, professionnel et surtout sans tracas!

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Pour plus d'informations sur les premiers secours en milieu de travail et les exigences de la CNESST, vous pouvez également consulter le site web de la CNESST : 

https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/prevention-securite/secourisme-en-milieu-travail/materiel-premiers-secours