L’oxygénothérapie en milieu de travail : un guide pratique

L’oxygénothérapie est souvent associée au domaine hospitalier ou préhospitalier. Cependant, certains milieux de travail peuvent aussi devoir recourir à l’oxygène médical en raison des risques spécifiques de leur activité, qu’il s’agisse de situations d’urgence, d’expositions à des gaz toxiques ou d’interventions de sauvetage.

 

Dans cet article, nous examinerons pourquoi et comment l’oxygénothérapie peut être utilisée en milieu de travail, quelles entreprises devraient en être pourvues, quand y recourir, quels sont les principaux risques liés à l’oxygène et, enfin, comment entretenir correctement les bouteilles et l’équipement d’oxygénothérapie.

 

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1. Quelles compagnies devraient avoir recours à l’oxygénothérapie ?

 

Certaines entreprises présentent plus de risques pour la santé respiratoire de leurs travailleurs ou de leurs clients. Par exemple :

 

• Industries chimiques et usines : vapeurs toxiques.
• Chantiers isolés : difficulté d’accès aux secours.
• Entreprises de plongée : risque d’accident de décompression.
• Équipes de secours : urgences fréquentes.
• Cabinets dentaires : urgences liées à la sédation et aux anesthésiques.

 

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2. Quand utiliser l’oxygénothérapie en contexte de travail ?

 

L’oxygénothérapie peut être vitale dans certaines situations d’urgence ou pour assister des employés ayant des pathologies respiratoires chroniques.

 

2.1 Soulager une détresse respiratoire aiguë

 

• Intoxication au monoxyde de carbone (CO) : Haut débit (15 L/min).
• Inhalation de fumées toxiques : Masque à haute concentration (10-15 L/min).
• Exposition aux produits chimiques irritants : Oxygène jusqu’à évacuation.

 

2.2 Assister un employé souffrant d’une pathologie respiratoire préexistante

 

• Crise d’asthme sévère : Masque simple (6-10 L/min).
• Exacerbation de BPCO : Lunettes nasales ou masque Venturi (1-4 L/min).
• Crise d’hyperventilation : Administration modérée, si nécessaire.

 

2.3 Stabiliser un patient avant l’arrivée des secours

 

• Traumatisme crânien avec détresse respiratoire : 10-15 L/min.
• État de choc après accident grave : Haut débit (10-15 L/min).
• Noyade ou quasi-noyade : Haut débit (10-15 L/min).

 

2.4 Intervenir en cas d’urgences spécifiques

 

• Coup de chaleur sévère : 6-10 L/min.
• Hypoxie en haute altitude : 2-6 L/min.
• Choc anaphylactique : 10-15 L/min.

 

2.5 Tableau récapitulatif des principales indications

 

Situation clinique	Débit (L/min)	Dispositif recommandé
Intoxication au CO	15	Masque à haute concentration avec réservoir
Inhalation de fumées toxiques	10-15	Masque à haute concentration
Crise d’asthme sévère	6-10	Masque simple ou lunettes nasales
Exacerbation de BPCO	1-4	Lunettes nasales ou masque Venturi
Traumatisme crânien avec détresse	10-15	Masque à haute concentration
Quasi-noyade	10-15	Masque à haute concentration
Coup de chaleur sévère	6-10	Lunettes nasales ou masque simple
Choc anaphylactique	10-15	Masque à haute concentration

 

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3. Les risques liés à l’oxygénothérapie, du transport à l’administration

 

L’oxygène médical est essentiel, mais son utilisation comporte des risques :

 

3.1 Risque d’incendie et d’explosion

 

• L’oxygène pur favorise la combustion : une simple flamme ou étincelle peut provoquer un incendie violent.
• Les graisses, solvants et textiles deviennent hautement inflammables en présence d’oxygène.
• Une fuite d’oxygène non détectée peut saturer l’air et créer un environnement explosif.

 

✅ Prévention :

 

• Interdire strictement de fumer ou d’utiliser des flammes nues à proximité.
• Stocker et utiliser l’oxygène loin de toute source de chaleur.
• Vérifier régulièrement l’absence de fuites.

 

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3.2 Risque lié à la haute pression des bouteilles

 

• Une chute ou un choc violent peut transformer la bouteille en un véritable projectile.
• Une ouverture trop rapide du robinet peut causer un choc de pression dangereux.

 

✅ Prévention :

 

• Toujours stocker les bouteilles verticalement et solidement fixées.
• Ouvrir la vanne lentement et avec précaution.
• Transporter les bouteilles dans un chariot adapté pour éviter les chocs.

 

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3.3 Risques liés à une mauvaise administration d’oxygène

 

• Un débit trop élevé peut causer des lésions pulmonaires ou perturber la respiration des patients BPCO.
• Un débit insuffisant ne corrigera pas l’hypoxie et aggravera la situation.

 

✅ Prévention :

 

• Adapter le débit d’oxygène à la situation (voir tableau des débits).
• Former les secouristes à l’utilisation correcte et surveiller la saturation en oxygène (SpO₂).

 

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3.4 Risques liés aux manipulations inappropriées

 

• Utilisation de raccords inadaptés causant des fuites d’oxygène.
• Contact du détendeur avec des mains sales ou graisseuses, augmentant le risque d’incendie.

 

✅ Prévention :

 

• Manipuler les détendeurs avec des mains propres et sèches.
• Vérifier l’étanchéité des raccords avant usage.

 

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3.5 Risques de contamination et d’infection

 

• Un masque ou une canule mal nettoyée peut être un vecteur d’infections respiratoires.

 

✅ Prévention :

 

• Nettoyer et désinfecter après chaque utilisation.
• Stocker les accessoires dans un contenant propre et sec.

 

4. Comment prendre soin de sa bonbonne d’oxygène et de l’équipement d'oxygénothérapie?

 

4.1 Entreposage et transport

 

• Verticalement, fixées, ventilées, loin des produits inflammables.

 

4.2 Vérification avant utilisation

 

• Contrôle pression, inspection visuelle (fuite, corrosion).
• Vérification régulière par professionnel qualifié.

 

4.3 Utilisation sécuritaire

 

• Ouvrir lentement, interdiction de flammes ou cigarettes.

 

4.4 Entretien et désinfection

 

• Nettoyage et désinfection après chaque usage.
• Vérification et inspection périodique par professionnels certifiés.

 

4.5 Formation et consignes d’urgence

 

• Formation des employés, plans d’évacuation.

 

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Conclusion générale

 

L’oxygénothérapie en milieu de travail est essentielle dans de nombreuses situations d’urgence ou d’assistance médicale immédiate. Cependant, son efficacité et sécurité reposent sur :

 

• Un choix approprié des entreprises devant en disposer.
• Une formation adéquate des employés.
• Un entretien rigoureux du matériel.
• Une manipulation sécurisée, notamment grâce à l'inspection régulière par des professionnels qualifiés.

 

Mettre en place ces bonnes pratiques permettra aux entreprises de réagir rapidement et efficacement face à une urgence médicale, en garantissant la sécurité optimale des travailleurs et des clients.

 

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Pour plus d’informations sur les premiers secours en milieu de travail et les exigences de la CNESST, vous pouvez également consulter le site web de la CNESST : https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/prevention-securite/secourisme-en-milieu-travail/materiel-premiers-secours